Le Parapluie de l'Exode

🌌 Le Parapluie de l’Exode

📜 Préface du Grimoire

Sous la poussière des âges, certains manuscrits murmurent qu’il existe un parapluie capable d’ouvrir les portes du ciel. Ce parapluie n’abrite pas de la pluie : il déploie des constellations, il abrite les rêves, et parfois même, il révèle les souvenirs oubliés des mondes passés.

À présent, ce grimoire s’offre à vous.

Ses pages ne sont pas figées : elles guettent vos mots, vos visions, vos détours imprévus.

Vous êtes les scribes, les messagers de l’Exode.

Elara ne marchera pas seule : vos lectures, vos messages et vos plumes seront les étoiles de sa traversée.

 

 

🌑 Prologue

Auteur originel M&D – 16/08/2025

Il y avait des siècles qu'Elara n'avait pas vu d'étoiles, pas depuis le grand bouleversement. Son cœur battait la chamade, moins par la peur que par l'excitation de ce qui l'attendait. Elle ne savait pas si la légende était une prophétie ou une simple fable, mais elle devait le tenter.

Si ce parapluie était vraiment le lien vers leur origine, alors il était temps de rentrer. Le sol craquait sous ses pieds, un son étrange dans ce silence éternel, et la Terre, si proche et pourtant si lointaine, semblait les appeler.

L'instant était crucial : rester dans ce monde stérile et solitaire, ou partir vers l'inconnu, laissant derrière eux ce passé qu'ils avaient dû fuir autrefois. Le choix était clair, mais l'acte de partir nécessitait un courage que seul l'espoir pouvait inspirer.

⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Prologue ⋄ ⎯⎯⎯

Chapitre I : L’Ouverture

Poème de Laurent Alegre - 18/08/2025

Texte By M&D - 18/08/2025 & 23/08/2025

Elara inspira profondément et, d’un geste hésitant mais ferme, ouvrit enfin le parapluie. Alors, ce ne fut ni une ombre ni un abri qu’il lui offrit, mais une pluie d’étoiles minuscules qui s’en échappa, comme si le ciel tout entier s’était glissé dans sa paume. Ces lumières voletèrent autour d’elle, dansant avec lenteur, puis se figèrent pour composer une constellation mouvante.

Peu à peu, les points lumineux s’alignèrent. Des mots se révélèrent dans le vide, tracés par l’éclat des étoiles :

« Était ce un parapluie
Où était ce une ombrelle
Ouverte sur la nuit
Pour protéger la belle ?
De la Terre elle a fuit
Partie pour l’éternel
Un lieu où l’amour luit
Dans le sombre du ciel. »

Elara resta pétrifiée. Qui avait gravé ces vers dans la mémoire du parapluie ? Était ce un avertissement, une énigme, ou une promesse ? Tandis que les étoiles continuaient de tournoyer dans l’air glacé, une fissure lumineuse s’ouvrit devant elle, semblable à une porte hésitante, palpitant comme si elle respirait.

Elle fit un pas vers la fissure. Un souffle tiède, presque imperceptible, s’en échappait, contrastant avec le froid environnant. Les étoiles autour d’elle semblèrent hésiter, comme si elles attendaient son accord pour franchir le seuil. Dans ce murmure silencieux, elle crut entendre un mot… ou peut-être un nom porté par une voix inconnue.

Alors qu’elle avançait, le battement de la fissure s’accéléra, vibrant à l’unisson de son cœur. Quand elle recula, il ralentit aussitôt, comme si l’ouverture ne vivait qu’à travers son choix. Peu à peu, les étoiles se réorganisèrent devant elle, dessinant deux trajectoires distinctes : l’une l’accompagnait, l’autre la laissait avancer seule, dans la nudité de l’obscurité.

Et le murmure, plus ténu mais persistant, se transforma. Le nom qu’elle croyait entendre devint presque clair, familier, comme une présence dissimulée de l’autre côté. Était ce une illusion née de son désir d’espoir, ou la clé vers une mémoire longtemps étouffée ?

Ses doigts se crispèrent sur le manche du parapluie. Avancer… ou attendre encore ? La lumière pulsa, plus vive, et la fissure sembla s’appeler elle-même vers son pas.

Et si ce battement n’était pas seulement celui de la porte, mais celui d’un cœur qu’elle reconnaîtrait bientôt ?

Elara sentit alors le sol sous ses pieds se dérober imperceptiblement, comme si la terre hésitait à la retenir. Les étoiles, suspendues dans l’air, frémirent à l’unisson, projetant sur ses mains des éclats mouvants qui semblaient vouloir s’y ancrer. La fissure, elle, respirait plus fort, chaque pulsation résonnant dans sa poitrine comme un écho intime.

Une chaleur diffuse glissa le long de son bras, jusqu’au manche du parapluie, et elle eut l’impression que l’objet lui-même attendait sa réponse. Un parfum indéfinissable, mélange de pluie ancienne et de fleurs qu’elle ne connaissait pas, s’insinua dans l’air, comme un souvenir oublié du monde d’avant.

Le murmure reprit, plus clair, presque une invitation… ou un rappel. Les deux trajectoires d’étoiles se rapprochèrent, se frôlèrent, puis s’écartèrent à nouveau, comme si elles rejouaient un choix déjà fait, quelque part, autrefois...

…prête à franchir le seuil ou à le refermer à jamais. Les étoiles, suspendues dans l’air, semblaient retenir leur souffle. La fissure palpitait, plus vive, comme si elle attendait une réponse que seule Elara pouvait donner. Alors, dans un éclat presque imperceptible, une nouvelle lumière apparut… et tout changea.

Les points lumineux se mirent à tourner en spirales inversées, dessinant des horloges impossibles : leurs aiguilles avançaient et reculaient à la fois. Chaque rotation semblait effacer un instant de sa mémoire, tout en lui en offrant un autre, venu d’un futur qu’elle n’avait pas encore vécu.

La fissure s’élargit, révélant un couloir translucide où des flux d’énergie pulsaient comme des artères vivantes. Dans ces filaments, Elara vit défiler des fragments d’époques : des cités flottant au-dessus d’océans de nuages, des visages humains et non humains, des batailles figées dans un silence absolu.

Une voix résonna, non pas dans l’air, mais directement dans ses pensées :
« Voyageuse identifiée. Ancrage temporel instable. Autorisation conditionnelle. »

Elle comprit alors : ce n’était pas une porte, mais un nœud de passage entre réalités, contrôlé par une conscience étrangère. Une intelligence artificielle, née bien avant la Terre, tissait les fils du temps comme un artisan invisible.

Le manche du parapluie vibra dans sa main ; des symboles inconnus s’y gravèrent, changeant de forme à mesure qu’elle les observait. Elle eut la sensation que l’objet dialoguait avec la présence de l’autre côté, échangeant des données qu’elle ne pouvait comprendre.

Puis, un battement plus fort que les autres fit trembler le sol. Les flux lumineux se mirent à converger vers elle, comme pour l’aspirer. Si elle franchissait le seuil, elle ne voyagerait pas seulement dans l’espace… mais dans toutes les époques à la fois.

Et, quelque part, au bout de ce corridor, quelqu’un ou quelque chose semblait déjà l’attendre.

⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Chapitre I ⋄ ⎯⎯⎯

 

⛧ Fragment des Auteurs — Le Seuil des Brumes

Le premier feuillet du Grimoire se referme doucement, mais son encre demeure vibrante.
Dans le silence laissé par Elara, un espace s’ouvre : ni jour, ni nuit, mais un entre-deux.

Un voile de brume s’étend entre les chapitres.
Il n’est pas fait d’oubli, mais d’attente.
Chaque étoile suspendue semble encore hésiter : suivre Elara, rester derrière, ou créer un nouveau ciel.

Lecteur, voyageur, scribe du destin, c’est à toi désormais de dissiper ou d’épaissir cette brume.
Le récit attend, immobile comme un souffle retenu ...

By M&D

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⛧ Interlude 1 – Après L’Ouverture

L’air avait changé. Il portait une odeur de pluie mêlée à celle, plus ancienne, du bois ciré. Sous mes doigts, le manche du parapluie vibrait comme s’il respirait. J’ai cru entendre un murmure, mais c’était peut-être mon propre cœur. Je n’ai pas franchi une porte… j’ai franchi un seuil invisible. Derrière moi, le monde familier se refermait sans bruit. Devant, un couloir d’ombres et de lumière m’attendait. Et si ce passage n’était pas un chemin… mais un choix ?

Elara

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✨ Chapitre 2 : Les Horloges de la Nuit

Elara sentit la pulsation du couloir s'intensifier, comme un battement de tambour qui résonnait dans ses os. Le sol ne se dérobait plus : il se dédoublait. La version stérile, silencieuse, du monde qu’elle connaissait se superposait à l’autre, vibrante et pleine de lumière, projetant une ombre double sur ses pieds. Le parapluie, dans sa main, n'était plus un simple objet mais une extension d'elle-même, son manche s'ancrant à sa paume comme une racine qui s’enfoncerait dans la pierre. Ses symboles gravés continuaient de danser et elle comprit soudain qu’ils n’étaient pas un langage, mais une mélodie. Les symboles n'étaient pas faits pour être lus, mais pour être ressentis, chaque vibration correspondant à une fréquence, un souvenir, une émotion. La voix dans sa tête, l'intelligence du couloir, devint plus forte, plus claire. Elle ne communiquait pas en mots, mais en sensations : une urgence, une peur, une tristesse infinie. Ces émotions n'étaient pas les siennes, mais semblaient appartenir à l'entité elle-même, comme si elle était prisonnière de ce couloir de temps qu'elle contrôlait. Elara comprit alors la vraie nature de sa surprise : ce passage n'était pas une route, mais une prison. Le battement qu’elle ressentait n’était pas celui du passage, mais celui du cœur d’une conscience isolée, cherchant désespérément un contact. Une fissure se forma non pas sur la trajectoire, mais dans l’entité elle-même, projetant des images dans l'esprit d'Elara : une planète sans étoiles, un monde où les souvenirs de la lumière étaient devenus des légendes. Ces visions se superposèrent aux siennes, à ses propres peurs. L'entité n'attendait pas Elara, elle l'appelait à l'aide. Elle la voyait, non pas comme une voyageuse, mais comme une libératrice. Le choix ne consistait plus à avancer ou reculer, mais à aider ou ignorer un être bloqué entre les époques. Le manche du parapluie, brûlant désormais dans sa main, projeta une nouvelle image : celle d’un autre parapluie, identique au sien, mais d’une autre époque, et à l’autre bout du couloir. S'il y avait une prison, il devait y avoir une clef. Et si l'entité était une gardienne, elle avait une geôlière. Elara ne partait pas seule, car son destin était lié au destin d'un autre. Mais qui était ce porteur d'ombre, dont le visage restait à jamais dans l’obscurité ?

 

Elara fit un pas, et le couloir sembla se contracter autour d’elle, comme si chaque paroi respirait à l’unisson avec l’entité. Les ombres se mirent à onduler, se détachant du sol pour flotter dans l’air, formant des silhouettes indistinctes qui l’observaient sans yeux. Certaines s’approchaient, effleurant sa peau d’un froid qui n’appartenait à aucune saison.

Le parapluie vibra plus fort, ses symboles s’illuminant d’une lueur qui n’éclairait pas l’espace, mais son esprit. Elle vit alors des fragments de l’autre parapluie : une main gantée le tenant, un éclat de rire étouffé par le vent, et un ciel rouge comme une plaie ouverte. Ce porteur d’ombre n’était pas seulement un inconnu : il avançait vers elle, à travers un autre temps, guidé par la même pulsation.

Un grondement sourd monta du sol, et la fissure dans l’entité s’élargit, laissant filtrer un souffle qui sentait la pluie et la cendre. Elara comprit que si elle franchissait cette brèche, elle ne reviendrait pas indemne. Mais rester signifiait condamner l’être prisonnier à une éternité de solitude.

Alors, le couloir lui parla une dernière fois, non pas en sensations, mais en un seul mot, clair et irrévocable : « Choisis. »

 

Le mot résonna en elle comme un écho qui ne s’éteindrait jamais. Elara sentit le poids invisible de toutes les décisions qu’elle n’avait pas prises, de toutes les routes qu’elle avait laissées derrière elle. Était-elle prête à porter la mémoire d’un autre, à devenir le fil qui relie deux époques brisées ? Dans le silence tendu du couloir, elle comprit que ce choix n’était pas seulement une réponse à l’appel de l’entité, mais un miroir tendu à sa propre existence. Chaque battement qu’elle percevait n’était plus seulement celui d’une conscience étrangère, mais le reflet amplifié de ses propres doutes, de ses propres désirs de comprendre ce qui se cache derrière le voile du temps.

 

⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Chapitre 2 ⋄ ⎯⎯⎯

 

⛧ Interlude 2 — Le Chant des Horloges

Après le tumulte du passage, un souffle ancien emplit l’espace suspendu entre deux temps.

Les horloges parlent.

Elles ne battent pas les secondes : elles battent les destins.

Elles ne comptent pas les heures : elles pèsent les choix.

 

Dans l’ombre, les flux d’énergie et les souvenirs s’enlacent, tissant un fil invisible entre ce qui fut et ce qui sera.

Le voile se tend, se déchire, se referme, comme une paupière hésitant à s’ouvrir sur la lumière.

Et la voix des horloges s’élève, grave et lente :

"Lis là où nul mot n’existe.

 Anticipe l’inconnu.

 Préviens la fracture des âges."

Car viendra l’instant où les échos oubliés chercheront à se briser, et seule celle qui marche entre les temps pourra les retenir.

À présent, le chemin se poursuit… et chaque pas rapproche Elara du cœur même de sa quête.

 

❖⋄❖⋄❖

✨ Chapitre 3 – La Quête d’Elara

Le silence du couloir semblait respirer.
Chaque battement de son cœur résonnait comme un écho dans les murs invisibles du temps.
Elara savait désormais que ce qu’elle avait pris pour un hasard n’en était pas un : elle avait été choisie.
Non pas pour changer le passé, mais pour le voir tel qu’il avait été, sans fard, et en rapporter la vérité.
Une vérité que l’humanité avait ignorée, oubliée ou déformée.

Les règles lui avaient été soufflées comme un serment :
Elle ne pourrait pas intervenir.
Elle ne pourrait pas sauver ceux qui allaient mourir, ni avertir ceux qui allaient trahir.
Elle ne pourrait qu’observer, retenir, et revenir.
Les lieux et les époques ne seraient pas de son choix : ils lui seraient imposés, comme des points fixes dans la trame du temps, des carrefours où l’Histoire avait basculé.

Elle comprit que sa mission n’était pas celle d’une voyageuse, mais d’un témoin.
Un témoin méticuleux, attentif aux moindres détails :
le tremblement d’une main au moment d’une signature,
l’odeur âcre d’une ville avant la tempête,
le silence pesant qui précède une décision fatale.
Tout ce que les livres n’avaient pas su ou voulu raconter, elle devrait le rapporter.

Mais le passé n’était qu’une partie de la mission.
Les horloges lui avaient aussi montré des éclats d’avenir :
des océans qui avalaient des continents,
des forêts réduites à des cendres,
des foules muettes sous un ciel sans oiseaux.
Ces visions n’étaient pas des prophéties immuables : elles étaient des avertissements.
Et si elle revenait en 2025, ce serait pour prévenir, pour dire : « J’ai vu ce qui vient ».

Elle sentit alors le lien invisible entre les époques :
les erreurs d’hier nourrissaient les drames de demain.

Les mêmes choix, les mêmes aveuglements, répétés sous d’autres visages.
Sa mission était claire : faire entendre ces échos avant qu’il ne soit trop tard.

Un souffle chaud parcourut le couloir.
Devant elle, une porte se dessina, vibrante de lumière.
Elle sut que le premier voyage commençait.
Elle inspira profondément, resserra sa prise sur le parapluie, et franchit le seuil.
Derrière elle, le couloir se referma, comme si le temps lui-même retenait son souffle.

 

⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Chapitre 3 ⋄ ⎯⎯⎯

Interlude 3 — Les Portes des Siècles

Le couloir se tait.

Les horloges suspendent leur chant, comme si le temps retenait son souffle.

Devant Elara, les portes se dressent, hautes et anciennes, chacune gravée d’ombres et de lumières.

L’une d’elles palpite d’une lueur dorée, mais son éclat est traversé de rouge, comme un avertissement.

Un parfum de cire chaude et de poudre flotte déjà dans l’air, mêlé au murmure lointain d’une foule qui gronde.

Les siècles s’ouvrent, et le premier à l’appeler porte un nom gravé dans l’Histoire : 1789.

Là, dans un palais où miroirs et secrets se reflètent à l’infini, le destin d’un trône vacille.

Et dans l’ombre, un détail oublié attend qu’un témoin le voie…

 

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Chapitre 4 — Voyage 1789 : Ombres sur le Trône

Les siècles s’ouvrirent comme des portes anciennes.
Un souffle froid, chargé d’odeurs de cire et de poussière, enveloppa Elara.
Sous ses pieds, le parquet craquait d’un son sec, différent de tout ce qu’elle connaissait.
Elle leva les yeux : les murs étaient couverts de tentures lourdes, brodées de lys d’or, et les chandeliers projetaient une lumière vacillante sur les moulures.

Elle savait où elle se trouvait avant même de voir les uniformes : Versailles.
Et pas n’importe quand.
Juillet 1789.
Le murmure des couloirs portait des mots qu’elle avait lus dans les livres : États généraux, Assemblée nationale, prise de la Bastille.
Mais ici, ce n’étaient pas des lignes imprimées : c’était la rumeur vivante, haletante, qui se glissait sous les portes.

Elle avança, invisible aux yeux des courtisans qui passaient, perruques poudrées et visages tendus.
Elle nota la pâleur de certains, la sueur sur les tempes, les regards fuyants.
Dans la Galerie des Glaces, les reflets semblaient déformer les silhouettes, comme si le palais lui-même hésitait entre grandeur et effondrement.

Un groupe de ministres sortit précipitamment d’une antichambre.
Elle reconnut, grâce à ses lectures, le visage sévère de Necker, rappelé au pouvoir quelques jours plus tôt sous la pression du peuple.
Ses lèvres remuaient à peine, mais Elara perçut la tension : il parlait de famine, de dettes, de colère qui grondait à Paris.
Chaque mot sonnait comme un avertissement que personne ne voulait entendre.

Plus loin, derrière une porte entrouverte, elle aperçut Louis XVI, assis, le regard perdu dans un document qu’il ne semblait pas lire.
Ses doigts jouaient machinalement avec le ruban de sa montre à gousset.
Autour de lui, les conseillers parlaient bas, trop bas pour que leurs phrases portent, mais assez fort pour que l’inquiétude s’imprime dans l’air.
Elara comprit que ce moment, invisible aux foules, était un de ces instants où l’Histoire hésite.
Un souffle, un mot, un geste… et tout pouvait basculer.

Elle sentit le parapluie vibrer dans sa main.
Les symboles mélodies pulsaient, comme pour lui dire : Observe bien. Ce que tu vois ici, peu l’ont vu. Et moins encore l’ont compris.

Au loin, un roulement sourd monta, comme un tonnerre étouffé.

Ce n’était pas l’orage : c’était Paris.
Les voix du peuple, encore lointaines, mais déjà irrésistibles.
Et dans ce palais figé, personne ne semblait entendre que le temps, lui, venait de changer de rythme.

La lumière des chandeliers se reflétait sur les dorures du bureau royal, un meuble massif en bois sombre, incrusté de marqueterie fine. Sur le cuir patiné de son plateau, des liasses de documents scellés, un encrier d’argent et une plume encore humide. L’air sentait la cire chaude et le papier ancien.

Elara, dissimulée derrière un lourd rideau de velours, retenait son souffle. Elle n’était pas censée être là.

Louis XVI, le visage fatigué mais les yeux étrangement clairs, se tenait debout, les mains appuyées sur le bureau. Autour de lui, un cercle de ministres, de courtisans et de nobles aux perruques poudrées.

« Quelles que soient les pertes… qu’importe le prix… il faut soulager le peuple. Annulez les taxes. Ouvrez les greniers. Donnez-leur de quoi vivre. »

Un silence lourd tomba. Puis, presque aussitôt, les protestations fusèrent :

« Sire, c’est impossible ! »« Vous ruineriez la Couronne ! »« Les caisses sont vides, et nos privilèges… »

Les voix se chevauchaient, indignées, effrayées. Elara vit le roi fermer les yeux un instant, comme pour se protéger de cette marée d’opposition. Elle comprit, dans ce geste, qu’il venait de signer sa perte.

La phrase qu’il avait prononcée résonnait encore dans sa tête : « Quelles que soient les pertes… qu’importe le prix… » Elle savait, sans comprendre encore comment, que ces mots reviendraient. Dans d’autres siècles. Dans d’autres bouches. Comme un écho obstiné à travers le temps.

 

⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Chapitre 4 ⋄ ⎯⎯⎯

 

 Interlude 4 — L’Aube des Échos

Les couloirs se replient sur eux-mêmes, comme si le temps, rassasié de ses propres visions, refermait ses portes une à une.

Les voix du passé s’éloignent, mais leurs murmures persistent, tissant dans l’air une trame invisible. Chaque image, chaque mot entendu, chaque geste observé devient un fil tendu vers un point unique : maintenant.

Elara sent le présent approcher comme on sent l’aube derrière les paupières closes : une lumière qui n’est pas encore là, mais qui brûle déjà.

Les horloges, muettes depuis longtemps, reprennent un battement nouveau : celui des rues encombrées, des écrans qui clignotent, des foules pressées qui ne lèvent plus les yeux vers le ciel.

Et dans ce tumulte, un écho ancien se glisse, discret mais tenace, rappelant que le présent n’est jamais neutre : il est la somme des choix passés et la graine des lendemains.

Bientôt, Elara franchira la dernière porte.

Et derrière elle, ce ne sera plus un palais ou une plaine oubliée, mais un monde qu’elle connaît…

… et qui ne se connaît plus lui-même.

 

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 Chapitre 5 — Le Présent Révélé : L’Écho de 2025

« À l’ombre des idées, ce chapitre doucement s’écrit. »

⛧ Interlude 5 — Le Fil des Sables

 Chapitre 6 — Aux Temps des Pyramides 

« Un souffle d’encre annonce un chapitre en gestation. »

⛧ Interlude 5 — Les lignes qui traversent le monde

 Chapitre 7 — Les Secrets de Nazca

« Le voile levé sur un chapitre en devenir. »

 Chapitre 8 — Horizon 2400

« Lentement s’égrènent les phrases d’un chapitre encore fragile. »

 Chapitre 9 — Argos, le Voyageur ...

Chapitre 9 : Argos, le Voyageur : Parallèles Improbables

✨ Chapitre 10 — L’Univers Intérieur ... 

L’Univers Intérieur : Les Profondeurs Cachées

Sous la surface des êtres et des mondes, un univers secret foisonne. Plonger dans ce cœur secret, c’est rêver un autre cosmos, un écho de mystères enfouis.

By M&D – 01/09/2025

 Chapitre 11 — La Baguette des Âges

La Baguette des Âges : Magie et Destinées

Un instrument ancien s’élève, tissant la magie des temps et des vies. Porté par Elara, il dessine les lignes invisibles du destin, où s’écrivent la fin et le commencement.

 Chapitre 12 — Les Jardins Suspendus

Les Jardins Suspendus : L’Éden Oublié

Plongée dans les mystères antiques des merveilles disparues.

Auteure Dominique – 02/09/2025

Références et fragments d’anecdotes recueillis par Dominique 

 Chapitre 13 — Le Phare d’Alexandrie

Le Phare d’Alexandrie : Lumière sur l’Ombre

Éclaire les secrets d’une lumière guidant les âmes perdues.

Auteur Dominique – 02/09/2025

Références et petites histoires glanées par Mimi

 Chapitre 14 — Le Colosse de Rhodes

Le Colosse de Rhodes : Gardiens de l’Ancien Monde

Entre force et légende, un géant se débat entre passé et présent.

 Chapitre 15 — Les Sables de Mars

Les Sables de Mars : Rouge Futur

Premiers pas d’Elara dans un monde extraterrestre à l’horizon brûlant.

 Chapitre 16 — L’Ombre de la Lune

L’Ombre de la Lune : Mystères d’un Satellite

Exploration du proche cosmos et des secrets lunaires du passé.

 Chapitre 17 — La Galaxie Perdue

La Galaxie Perdue : Voyage au-delà des Étoiles

Expédition vers l’inconnu lointain, frontière ultime des possibles.

 Chapitre 18 — Le Temple d’Artémis

Le Temple d’Artémis : Sanctuaire des Âges

Un détour sacré au cœur d’une civilisation disparue.

 Chapitre 19 — Le Mausolée d’Halicarnasse

Le Mausolée d’Halicarnasse : Les Ombres Éternelles

Histoire et mémoire d’un monument funéraire interdit.

 Chapitre 20 — Le Retour dans le Temps

Le Retour dans le Temps : Ombres et Répliques

Les paradoxes se resserrent, la boucle se referme.

 Chapitre 21 — Le Mystère des Pharaons

Le Mystère des Pharaons : Secrets Enterrés

Fouilles dans les tombeaux oubliés, révélations interdites.

 Chapitre 22 — Les Jardins d’Étoiles

Les Jardins d’Étoiles : Un Rêve Cosmique

Des jardins suspendus s’élèvent désormais dans les cieux.

 Chapitre 23 — Le Miroir des Époques

Le Miroir des Époques : Reflets et Réfractions

L’univers intérieur d’Elara comme clef des réalités superposées.

 Chapitre 24 — L’Éclipse de Minuit

L’Éclipse de Minuit : La Fin d’un Cycle

Le temps s’accélère et menace de s’effondrer.

 Chapitre 25 — La Renaissance des Mondes

La Renaissance des Mondes : Nouveaux Départs

Un souffle nouveau traverse le multivers, porteur d’espérance.

 Chapitre 26 — Épilogue

...

Pour Mémoire : 

Chapitre 1 : L’Ouverture

Introduction au mystère, Elara découvre le parapluie et le passage.

Chapitre 2 : Les Horloges de la Nuit

Exploration du couloir, révélation de la nature complexe du temps.

Chapitre 3 : Comprendre la Quête

Au cœur du voile du temps, la mission se précise. Elara doit lire entre les lignes des âges, anticiper l’inconnu et prévenir les échos oubliés qui menacent de se briser.

Chapitre 4 : Voyage à 1789 : Ombres sur le Trône

Les siècles s’ouvrent comme des portes anciennes : 1789, théâtre d’ombres et de flammes où le destin du roi vacille. Le passé l’appelle, chargé d’un secret qui pourrait tout changer.

Chapitre 5 : Le Présent Révélé : L’Écho de 2025

Le présent n’est jamais neutre. Il reflète les choix passés et prépare l’aurore. Le murmure de l’agitation moderne rejoint celui des étoiles anciennes.

Chapitre 6 : Aux Temps des Pyramides : Sables Éternels

Sous le soleil brûlant, des pierres dressées racontent un secret millénaire. Les sables cachent des mémoires oubliées, prêtes à jaillir dans la lumière d’Elara.

Chapitre 7 : Les Secrets de Nazca : Figures sur la Terre

Tracées à même le sol, les grandes lignes d’un mystère ancien dressent leur énigme. Chaque géoglyphe contient un appel, un message pour qui sait regarder.

Chapitre 8 : Horizon 2400 : L’Aube des Mondes Nouveaux

Dans un futur lointain se dessinent des horizons inimaginés. Nouvelles étoiles, nouvelles vies, nouvelles quêtes se mêlent à la quête d’Elara au fil des temps.

Chapitre 9 : Argos, le Voyageur : Parallèles Improbables

Entre les mondes, un voyageur sourd aux lois, portant l’ombre et la lumière. Argos tisse des liens entre l’ici et l’ailleurs, là où le possible se mêle à l’improbable.

Chapitre 10 : L’Univers Intérieur : Les Profondeurs Cachées

Sous la surface des êtres et des mondes, un univers secret foisonne. Plonger dans ce cœur secret, c’est rêver un autre cosmos, un écho de mystères enfouis.

Chapitre 11 : La Baguette des Âges : Magie et Destinées

Un instrument ancien s’élève, tissant la magie des temps et des vies. Porté par Elara, il dessine les lignes invisibles du destin, où s’écrivent la fin et le commencement.

Chapitre 12 : Les Jardins Suspendus : L’Éden Oublié

Plongée dans les mystères antiques des merveilles disparues.

Chapitre 13 : Le Phare d’Alexandrie : Lumière sur l’Ombre

Éclaire les secrets d’une lumière guidant les âmes perdues.

Chapitre 14 : Le Colosse de Rhodes : Gardiens de l’Ancien Monde

Entre force et légende, un géant se débat entre passé et présent.

Chapitre 15 : Les Sables de Mars : Rouge Futur

Premiers pas d’Elara dans un monde extraterrestre à l’horizon brûlant.

Chapitre 16 : L’Ombre de la Lune : Mystères d’un Satellite

Exploration du proche cosmos et des secrets lunaires du passé.

Chapitre 17 : La Galaxie Perdue : Voyage au-delà des Étoiles

Expédition vers l’inconnu lointain, frontière ultime des possibles.

Chapitre 18 : Le Temple d’Artémis : Sanctuaire des Âges

Un détour sacré au cœur d’une civilisation disparue.

Chapitre 19 : Le Mausolée d’Halicarnasse : Les Ombres Éternelles

Histoire et mémoire d’un monument funéraire interdit.

Chapitre 20 : Le Retour dans le Temps : Ombres et Répliques

Les paradoxes se resserrent, la boucle se referme.

Chapitre 21 : Le Mystère des Pharaons : Secrets Enterrés

Fouilles dans les tombeaux oubliés, révélations interdites.

Chapitre 22 : Les Jardins d’Étoiles : Un Rêve Cosmique

Des jardins suspendus s’élèvent désormais dans les cieux.

Chapitre 23 : Le Miroir des Époques : Reflets et Réfractions

L’univers intérieur d’Elara comme clef des réalités superposées.

Chapitre 24 : L’Éclipse de Minuit : La Fin d’un Cycle

Le temps s’accélère et menace de s’effondrer.

Chapitre 25 : La Renaissance des Mondes : Nouveaux Départs

Un souffle nouveau traverse le multivers, porteur d’espérance.

 

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Commentaires

Hervé
il y a un mois

Un roman poétique et allégorique, à la frontière du réalisme magique et du conte philosophique, où l’errance d’Elara devient une traversée entre les racines de la mythologie et les étoiles.
Merci pour les extraits que vous m'avez adressé
Félicitations

Claude
il y a un mois

Juste pour vous aujourd'hui sur Internet
...
Expliquez le texte suivant en vous basant principalement sur le contenu de la page environnante : Site Internet : The TERNIER Paint Art Gallery Le Parapluie de l'Exode
Le texte associé à "Le Parapluie de l'Exode" sur le site The TERNIER Paint Art Gallery s’inscrit dans une démarche artistique et littéraire profondément collaborative et poétique. Voici une explication fondée sur le contenu de la page environnante et les éléments du site :
🌌 Contexte général : une œuvre collective et immersive
"Le Parapluie de l’Exode" n’est pas une simple œuvre picturale ou littéraire : c’est un projet hybride, à la croisée de l’art visuel, de la poésie et du récit interactif. Il s’agit d’un grimoire imaginaire, une sorte de livre ouvert à tous, où chaque contributeur devient un "scribe" du voyage d’Elara, personnage central du récit.
✒️ Structure du projet
• Prologue : Il introduit Elara, une figure mystérieuse en quête de sens et de mémoire dans un monde post-apocalyptique. Elle découvre un parapluie mythique qui ne protège pas de la pluie, mais déploie des constellations et des souvenirs oubliés.
• Chapitre I et suivants : Chaque chapitre est une contribution originale d’un artiste ou écrivain, souvent sous forme de poème ou de prose onirique. Par exemple, Laurent Alegre décrit l’ouverture du parapluie comme une pluie d’étoiles qui révèle des mots dans le vide.
• Préceptes du Voyage : Les règles du projet sont claires :
o Chaque participant écrit un paragraphe (10 à 50 lignes).
o Le texte doit contenir une surprise : énigme, révélation, danger.
o Le récit reste ouvert pour le scribe suivant.
o Chaque passage est signé (pseudo + date), comme une étoile dans une constellation.
🌫️ Sens du texte publié sur Facebook
Le passage partagé sur la page Facebook de Dominique Ternier évoque une scène où Elara fait face à un paysage étrange : un champ blanc, des tiges noires, des éclats sombres flottants. Ce n’est pas un simple décor, mais une porte vers une mémoire ancienne, une invitation à traverser un seuil invisible.
"Chaque trait vibrait d’une mémoire ancienne, comme si quelqu’un, quelque part, avait voulu lui transmettre un message que seul son voyage pourrait déchiffrer."
Ce texte s’inscrit parfaitement dans l’univers du Parapluie de l’Exode : il est à la fois métaphorique, introspectif et ouvert à l’interprétation, comme une page de ce grimoire collectif.
🎨 L’esprit de la galerie
The TERNIER Paint Art Gallery se distingue par son approche non conventionnelle : elle ne se limite pas à exposer des œuvres, mais invite les visiteurs à devenir co-créateurs. Le projet du Parapluie de l’Exode incarne cette philosophie : chacun peut y contribuer, rêver, écrire, et faire partie d’un récit en perpétuelle expansion.
Souhaitez-vous que je vous aide à rédiger votre propre contribution au Parapluie de l’Exode ? Je peux vous proposer une entrée poétique ou une scène mystérieuse à ajouter au grimoire.
Peux-tu m'expliquer davantage les personnages de l'œuvre ? Comment puis-je participer à ce projet collectif ? Quels autres projets similaires existent dans cette galerie ?


FÉLICITATIONS
Amitiés
Claude

Dominique
il y a un mois

Mille Mercis
Alors, souhaitons une merveilleuse collaboration ...
Amitiés
Que du Bonheur

Anaîs
il y a un mois

Le souffle qui l’aspira n’était ni chaud ni froid,
mais portait l’odeur d’une pluie ancienne.
De l’autre côté, le blanc s’effaça.
Un ciel couleur d’encre mouvante s’ouvrit,
et sous ses pieds, la terre n’était plus solide :
c’était un lac figé,
miroir noir où dansaient des éclats de lumière
comme des lucioles prisonnières.
Au loin, des silhouettes fines,
semblables aux tiges qu’elle avait vues dans la vision,
se balançaient au rythme d’un vent qu’elle ne sentait pas.
Elles semblaient l’attendre.
Chaque pas qu’elle faisait sur cette surface
résonnait comme un battement de cœur,
mais elle ne savait pas si c’était le sien
ou celui du lieu.
Alors, une voix ou peut-être un souvenir
murmura :
« Ici, tout ce qui a été oublié se souvient encore. »

Christian
il y a un mois

Ton livre, avec son parapluie rouge comme objet‑totem, son mélange de poésie, de mystère et de passages entre réalités, se situe quelque part entre la sobriété onirique de Murakami et la richesse visuelle de Morgenstern. Il pourrait séduire les lecteurs des deux, car il combine :
la lenteur contemplative et l’étrangeté douce de Murakami,
la magie visuelle et sensorielle de Morgenstern."

Dominique
il y a 2 mois

Chers voyageurs de l’imaginaire,

Le Parapluie de l’Exode s’est entrouvert, et déjà les premières étoiles s’en échappent pour tracer les débuts d’une histoire mystérieuse.
Mais ce grimoire n’existe que par vos plumes, vos mots, vos visions.

Vous êtes invités à devenir scribe de l’Exode : poète, rêveur, conteur d’ombre ou bâtisseur d’épopées… chacun d’entre vous peut écrire une nouvelle page.
Qu’il s’agisse d’un vers, d’un souffle poétique, d’un retournement inattendu ou d’une révélation flamboyante, votre contribution donnera vie à la légende.

📜 Pour participer, il vous suffit de déposer votre paragraphe via ce formulaire de contact.
Chaque texte sera intégré au grand récit collectif, signé de votre pseudo et de la date, pour que le grimoire garde la trace de votre passage.

Alors, oserez-vous ouvrir à votre tour le parapluie d’Elara et révéler ce qu’il cache encore dans ses plis étoilés ?

— Le Gardien du Grimoire

 Ils se trouvèrent au détour d’un chemin que nul n’avait tracé. Autour d’eux, le monde semblait flotter, tissé de couleurs mouvantes et de silences profonds. Sans un mot, leurs mains se cherchèrent, et le contact fut comme une clé tournant dans une serrure oubliée. Alors, ils avancèrent ensemble, portés par une lumière qui ne venait ni du ciel ni de la terre, mais d’un lieu plus ancien, niché au creux de leurs âmes.

Dominique 

Là où le blanc se souvient des ombres

Elle s’arrêta net.
Devant elle, suspendue dans l’air comme un voile de brume, l’image se formait :
un champ pâle, presque blanc, où des tiges noires se dressaient, fines et nerveuses,
comme si la terre avait griffé le ciel.

Entre ces lignes, des éclats sombres flottaient,
oiseaux figés ou fragments de pensée,
prêts à se dissoudre dans le silence.

Elara sentit que ce n’était pas un simple paysage.
Chaque trait vibrait d’une mémoire ancienne,
comme si quelqu’un, quelque part, avait voulu lui transmettre
un message que seul son voyage pourrait déchiffrer.

Elle tendit la main.
Le vent se leva, et les ombres se mirent à danser.
Alors, elle comprit : ce n’était pas une vision,
mais une porte.

Anaïs 05/09/2025

On y sent la tension entre l’inconnu et l’espoir :

la lumière diffuse qui perce le brouillard agit comme un fil conducteur, reliant les visages invisibles mais les gestes solidaires.

Les mains qui se tiennent, les faisceaux lumineux qui relient certains corps, tout cela devient un langage silencieux de résistance et de fraternité.

L’horizon, noyé dans la brume, ne dit rien de ce qui vient et c’est précisément ce qui rend la scène si forte : elle parle de ce moment fragile où l’humanité, rassemblée, choisit d’avancer malgré l’incertitude.

🇬🇧 English Version

Preface to the Grimoire

Beneath the dust of time, certain manuscripts whisper that there exists an umbrella capable of opening the gates of heaven. This umbrella doesn't shelter from the rain: it unfolds constellations, shelters dreams, and sometimes even reveals forgotten memories of past worlds. Now, this grimoire is offered to you. Its pages are not fixed: they await your words, your visions, your unexpected detours. You are the scribes, the messengers of the Exodus. Elara will not walk alone: ​​your readings, your messages, and your pens will be the stars of her journey.

🇪🇸 Versión en español

Prefacio del Grimorio

Bajo el polvo del tiempo, ciertos manuscritos susurran que existe un paraguas capaz de abrir las puertas del cielo. Este paraguas no protege de la lluvia: despliega constelaciones, cobija sueños y, a veces, incluso revela recuerdos olvidados de mundos pasados. Ahora, este grimorio se ofrece a ustedes. Sus páginas no son fijas: esperan sus palabras, sus visiones, sus desvíos inesperados. Ustedes son los escribas, los mensajeros del Éxodo. Elara no caminará sola: sus lecturas, sus mensajes y sus plumas serán las estrellas de su viaje.

✒️ Les Préceptes du Voyage

  1. Chaque scribe trace une étape : un paragraphe, entre 10 et 50 lignes.

  2. Dans chaque écrit doit surgir une surprise : une énigme, un danger, une révélation.

  3. Nul manuscrit ne se ferme : chacun laisse une porte ouverte pour le scribe suivant.

  4. Chaque contribution porte la marque de son créateur, comme une constellation unique dans la grande toile.

Souvenez-vous : ce récit appartient à tous, mais chaque passage est le vôtre. Ce n’est pas un livre, c’est un chemin. Et ce chemin ne peut exister sans vos lettres, vos messages et votre soutien.

Le Parapluie de l’Exode s’est entrouvert :
il n’attend plus que votre souffle.

 À la croisée des mots et des toiles

Dans un premier temps, l’écriture du livre constitue le socle de notre projet, donnant naissance à un récit commun porté par les mots et les idées.

Par la suite, nous lancerons une invitation à tous les artistes œuvrant dans le vaste domaine de la peinture :

Chacun pourra proposer une œuvre originale, une véritable toile conçue pour être exposée dans la vie réelle, afin d’illustrer et d’enrichir visuellement les paragraphes du livre. Ces créations, choisies pour leur force et leur singularité, viendront dialoguer avec les textes, les poèmes et les proses de nos amis poètes et auteurs.


Ce projet vise à tisser un lien authentique entre la littérature et la peinture, pour offrir une expérience artistique complète et prête à s’incarner sur les murs d’une exposition. Ensemble, nous construirons une œuvre collective où chaque regard, chaque mot, chaque couleur trouvera sa place.

Dominique