Le Parapluie de l'Exode
Histoire Collaborative

Un élan libre, au souffle d’une photo By : Hervé Ramboz photographie
🌌 Le Parapluie de l’Exode
📜 Préface du Grimoire
Sous la poussière des âges, certains manuscrits murmurent qu’il existe un parapluie capable d’ouvrir les portes du ciel. Ce parapluie n’abrite pas de la pluie : il déploie des constellations, il abrite les rêves, et parfois même, il révèle les souvenirs oubliés des mondes passés.
À présent, ce grimoire se tend vers vous. Chaque page n’est pas écrite d’avance : elle attend vos mots, vos visions, vos retournements inattendus. Vous êtes les scribes, les messagers de l’Exode. Elara ne marchera pas seule : vos plumes seront les étoiles qui guideront sa traversée.
✒️ Les Préceptes du Voyage
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Chaque scribe trace une étape : un paragraphe, entre 10 et 50 lignes.
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Dans chaque écrit doit surgir une surprise : une énigme, un danger, une révélation.
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Nul manuscrit ne se ferme : chacun laisse une porte ouverte pour le scribe suivant.
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Chaque contribution porte la marque de son créateur (pseudo et date), comme une constellation unique dans la grande toile.
Souvenez-vous : ce récit appartient à tous, mais chaque passage est le vôtre. Ce n’est pas un livre, c’est un chemin. Et ce chemin ne peut exister sans vos lettres.
Le Parapluie de l’Exode s’est entrouvert :
il n’attend plus que votre souffle.
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🌑 Prologue
Auteur originel M&D – 16/08/2025
Il y avait des siècles qu'Elara n'avait pas vu d'étoiles, pas depuis le grand bouleversement. Son cœur battait la chamade, moins par la peur que par l'excitation de ce qui l'attendait. Elle ne savait pas si la légende était une prophétie ou une simple fable, mais elle devait le tenter.
Si ce parapluie était vraiment le lien vers leur origine, alors il était temps de rentrer. Le sol craquait sous ses pieds, un son étrange dans ce silence éternel, et la Terre, si proche et pourtant si lointaine, semblait les appeler.
L'instant était crucial : rester dans ce monde stérile et solitaire, ou partir vers l'inconnu, laissant derrière eux ce passé qu'ils avaient dû fuir autrefois. Le choix était clair, mais l'acte de partir nécessitait un courage que seul l'espoir pouvait inspirer.
⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Prologue ⋄ ⎯⎯⎯
✨ Chapitre I : L’Ouverture
Poème de Laurent Alegre - 18/08/2025
Texte By M&D - 18/08/2025 & 23/08/2025
Elara inspira profondément et, d’un geste hésitant mais ferme, ouvrit enfin le parapluie. Alors, ce ne fut ni une ombre ni un abri qu’il lui offrit, mais une pluie d’étoiles minuscules qui s’en échappa, comme si le ciel tout entier s’était glissé dans sa paume. Ces lumières voletèrent autour d’elle, dansant avec lenteur, puis se figèrent pour composer une constellation mouvante.
Peu à peu, les points lumineux s’alignèrent. Des mots se révélèrent dans le vide, tracés par l’éclat des étoiles :
« Était ce un parapluie
Où était ce une ombrelle
Ouverte sur la nuit
Pour protéger la belle ?
De la Terre elle a fuit
Partie pour l’éternel
Un lieu où l’amour luit
Dans le sombre du ciel. »
Elara resta pétrifiée. Qui avait gravé ces vers dans la mémoire du parapluie ? Était ce un avertissement, une énigme, ou une promesse ? Tandis que les étoiles continuaient de tournoyer dans l’air glacé, une fissure lumineuse s’ouvrit devant elle, semblable à une porte hésitante, palpitant comme si elle respirait.
Elle fit un pas vers la fissure. Un souffle tiède, presque imperceptible, s’en échappait, contrastant avec le froid environnant. Les étoiles autour d’elle semblèrent hésiter, comme si elles attendaient son accord pour franchir le seuil. Dans ce murmure silencieux, elle crut entendre un mot… ou peut-être un nom porté par une voix inconnue.
Alors qu’elle avançait, le battement de la fissure s’accéléra, vibrant à l’unisson de son cœur. Quand elle recula, il ralentit aussitôt, comme si l’ouverture ne vivait qu’à travers son choix. Peu à peu, les étoiles se réorganisèrent devant elle, dessinant deux trajectoires distinctes : l’une l’accompagnait, l’autre la laissait avancer seule, dans la nudité de l’obscurité.
Et le murmure, plus ténu mais persistant, se transforma. Le nom qu’elle croyait entendre devint presque clair, familier, comme une présence dissimulée de l’autre côté. Était ce une illusion née de son désir d’espoir, ou la clé vers une mémoire longtemps étouffée ?
Ses doigts se crispèrent sur le manche du parapluie. Avancer… ou attendre encore ? La lumière pulsa, plus vive, et la fissure sembla s’appeler elle-même vers son pas.
Et si ce battement n’était pas seulement celui de la porte, mais celui d’un cœur qu’elle reconnaîtrait bientôt ?
Elara sentit alors le sol sous ses pieds se dérober imperceptiblement, comme si la terre hésitait à la retenir. Les étoiles, suspendues dans l’air, frémirent à l’unisson, projetant sur ses mains des éclats mouvants qui semblaient vouloir s’y ancrer. La fissure, elle, respirait plus fort, chaque pulsation résonnant dans sa poitrine comme un écho intime.
Une chaleur diffuse glissa le long de son bras, jusqu’au manche du parapluie, et elle eut l’impression que l’objet lui-même attendait sa réponse. Un parfum indéfinissable, mélange de pluie ancienne et de fleurs qu’elle ne connaissait pas, s’insinua dans l’air, comme un souvenir oublié du monde d’avant.
Le murmure reprit, plus clair, presque une invitation… ou un rappel. Les deux trajectoires d’étoiles se rapprochèrent, se frôlèrent, puis s’écartèrent à nouveau, comme si elles rejouaient un choix déjà fait, quelque part, autrefois...
…prête à franchir le seuil ou à le refermer à jamais. Les étoiles, suspendues dans l’air, semblaient retenir leur souffle. La fissure palpitait, plus vive, comme si elle attendait une réponse que seule Elara pouvait donner. Alors, dans un éclat presque imperceptible, une nouvelle lumière apparut… et tout changea.
Les points lumineux se mirent à tourner en spirales inversées, dessinant des horloges impossibles : leurs aiguilles avançaient et reculaient à la fois. Chaque rotation semblait effacer un instant de sa mémoire, tout en lui en offrant un autre, venu d’un futur qu’elle n’avait pas encore vécu.
La fissure s’élargit, révélant un couloir translucide où des flux d’énergie pulsaient comme des artères vivantes. Dans ces filaments, Elara vit défiler des fragments d’époques : des cités flottant au-dessus d’océans de nuages, des visages humains et non humains, des batailles figées dans un silence absolu.
Une voix résonna, non pas dans l’air, mais directement dans ses pensées :
« Voyageuse identifiée. Ancrage temporel instable. Autorisation conditionnelle. »
Elle comprit alors : ce n’était pas une porte, mais un nœud de passage entre réalités, contrôlé par une conscience étrangère. Une intelligence artificielle, née bien avant la Terre, tissait les fils du temps comme un artisan invisible.
Le manche du parapluie vibra dans sa main ; des symboles inconnus s’y gravèrent, changeant de forme à mesure qu’elle les observait. Elle eut la sensation que l’objet dialoguait avec la présence de l’autre côté, échangeant des données qu’elle ne pouvait comprendre.
Puis, un battement plus fort que les autres fit trembler le sol. Les flux lumineux se mirent à converger vers elle, comme pour l’aspirer. Si elle franchissait le seuil, elle ne voyagerait pas seulement dans l’espace… mais dans toutes les époques à la fois.
Et, quelque part, au bout de ce corridor, quelqu’un ou quelque chose semblait déjà l’attendre.
⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Chapitre I ⋄ ⎯⎯⎯
⛧ Fragment des Auteurs — Le Seuil des Brumes
Le premier feuillet du Grimoire se referme doucement, mais son encre demeure vibrante.
Dans le silence laissé par Elara, un espace s’ouvre : ni jour, ni nuit, mais un entre-deux.
Un voile de brume s’étend entre les chapitres.
Il n’est pas fait d’oubli, mais d’attente.
Chaque étoile suspendue semble encore hésiter : suivre Elara, rester derrière, ou créer un nouveau ciel.
Lecteur, voyageur, scribe du destin, c’est à toi désormais de dissiper ou d’épaissir cette brume.
Le récit attend, immobile comme un souffle retenu, que ta plume le relance.
By M&D
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⛧ Interlude 1 – Après L’Ouverture
L’air avait changé. Il portait une odeur de pluie mêlée à celle, plus ancienne, du bois ciré. Sous mes doigts, le manche du parapluie vibrait comme s’il respirait. J’ai cru entendre un murmure, mais c’était peut-être mon propre cœur. Je n’ai pas franchi une porte… j’ai franchi un seuil invisible. Derrière moi, le monde familier se refermait sans bruit. Devant, un couloir d’ombres et de lumière m’attendait. Et si ce passage n’était pas un chemin… mais un choix ?
Elara
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✨ Chapitre 2 : Les Horloges de la Nuit
Auteur : Mimi – 24/08/2025
Elara sentit la pulsation du couloir s'intensifier, comme un battement de tambour qui résonnait dans ses os. Le sol ne se dérobait plus : il se dédoublait. La version stérile, silencieuse, du monde qu’elle connaissait se superposait à l’autre, vibrante et pleine de lumière, projetant une ombre double sur ses pieds. Le parapluie, dans sa main, n'était plus un simple objet mais une extension d'elle-même, son manche s'ancrant à sa paume comme une racine qui s’enfoncerait dans la pierre. Ses symboles gravés continuaient de danser et elle comprit soudain qu’ils n’étaient pas un langage, mais une mélodie. Les symboles n'étaient pas faits pour être lus, mais pour être ressentis, chaque vibration correspondant à une fréquence, un souvenir, une émotion. La voix dans sa tête, l'intelligence du couloir, devint plus forte, plus claire. Elle ne communiquait pas en mots, mais en sensations : une urgence, une peur, une tristesse infinie. Ces émotions n'étaient pas les siennes, mais semblaient appartenir à l'entité elle-même, comme si elle était prisonnière de ce couloir de temps qu'elle contrôlait. Elara comprit alors la vraie nature de sa surprise : ce passage n'était pas une route, mais une prison. Le battement qu’elle ressentait n’était pas celui du passage, mais celui du cœur d’une conscience isolée, cherchant désespérément un contact. Une fissure se forma non pas sur la trajectoire, mais dans l’entité elle-même, projetant des images dans l'esprit d'Elara : une planète sans étoiles, un monde où les souvenirs de la lumière étaient devenus des légendes. Ces visions se superposèrent aux siennes, à ses propres peurs. L'entité n'attendait pas Elara, elle l'appelait à l'aide. Elle la voyait, non pas comme une voyageuse, mais comme une libératrice. Le choix ne consistait plus à avancer ou reculer, mais à aider ou ignorer un être bloqué entre les époques. Le manche du parapluie, brûlant désormais dans sa main, projeta une nouvelle image : celle d’un autre parapluie, identique au sien, mais d’une autre époque, et à l’autre bout du couloir. S'il y avait une prison, il devait y avoir une clef. Et si l'entité était une gardienne, elle avait une geôlière. Elara ne partait pas seule, car son destin était lié au destin d'un autre. Mais qui était ce porteur d'ombre, dont le visage restait à jamais dans l’obscurité ?
Elara fit un pas, et le couloir sembla se contracter autour d’elle, comme si chaque paroi respirait à l’unisson avec l’entité. Les ombres se mirent à onduler, se détachant du sol pour flotter dans l’air, formant des silhouettes indistinctes qui l’observaient sans yeux. Certaines s’approchaient, effleurant sa peau d’un froid qui n’appartenait à aucune saison.
Le parapluie vibra plus fort, ses symboles s’illuminant d’une lueur qui n’éclairait pas l’espace, mais son esprit. Elle vit alors des fragments de l’autre parapluie : une main gantée le tenant, un éclat de rire étouffé par le vent, et un ciel rouge comme une plaie ouverte. Ce porteur d’ombre n’était pas seulement un inconnu : il avançait vers elle, à travers un autre temps, guidé par la même pulsation.
Un grondement sourd monta du sol, et la fissure dans l’entité s’élargit, laissant filtrer un souffle qui sentait la pluie et la cendre. Elara comprit que si elle franchissait cette brèche, elle ne reviendrait pas indemne. Mais rester signifiait condamner l’être prisonnier à une éternité de solitude.
Alors, le couloir lui parla une dernière fois, non pas en sensations, mais en un seul mot, clair et irrévocable : « Choisis. »
Le mot résonna en elle comme un écho qui ne s’éteindrait jamais. Elara sentit le poids invisible de toutes les décisions qu’elle n’avait pas prises, de toutes les routes qu’elle avait laissées derrière elle. Était-elle prête à porter la mémoire d’un autre, à devenir le fil qui relie deux époques brisées ? Dans le silence tendu du couloir, elle comprit que ce choix n’était pas seulement une réponse à l’appel de l’entité, mais un miroir tendu à sa propre existence. Chaque battement qu’elle percevait n’était plus seulement celui d’une conscience étrangère, mais le reflet amplifié de ses propres doutes, de ses propres désirs de comprendre ce qui se cache derrière le voile du temps.
⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Chapitre 2 ⋄ ⎯⎯⎯
⛧ Interlude 2 — Le Chant des Horloges
Après le tumulte du passage, un souffle ancien emplit l’espace suspendu entre deux temps.
Les horloges parlent.
Elles ne battent pas les secondes : elles battent les destins.
Elles ne comptent pas les heures : elles pèsent les choix.
Dans l’ombre, les flux d’énergie et les souvenirs s’enlacent, tissant un fil invisible entre ce qui fut et ce qui sera.
Le voile se tend, se déchire, se referme, comme une paupière hésitant à s’ouvrir sur la lumière.
Et la voix des horloges s’élève, grave et lente :
"Lis là où nul mot n’existe.
Anticipe l’inconnu.
Préviens la fracture des âges."
Car viendra l’instant où les échos oubliés chercheront à se briser, et seule celle qui marche entre les temps pourra les retenir.
À présent, le chemin se poursuit… et chaque pas rapproche Elara du cœur même de sa quête.
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✨ Chapitre 3 – La Quête d’Elara
Auteure Lily – 25/08/2025
Le silence du couloir semblait respirer.
Chaque battement de son cœur résonnait comme un écho dans les murs invisibles du temps.
Elara savait désormais que ce qu’elle avait pris pour un hasard n’en était pas un : elle avait été choisie.
Non pas pour changer le passé, mais pour le voir tel qu’il avait été, sans fard, et en rapporter la vérité.
Une vérité que l’humanité avait ignorée, oubliée ou déformée.
Les règles lui avaient été soufflées comme un serment :
Elle ne pourrait pas intervenir.
Elle ne pourrait pas sauver ceux qui allaient mourir, ni avertir ceux qui allaient trahir.
Elle ne pourrait qu’observer, retenir, et revenir.
Les lieux et les époques ne seraient pas de son choix : ils lui seraient imposés, comme des points fixes dans la trame du temps, des carrefours où l’Histoire avait basculé.
Elle comprit que sa mission n’était pas celle d’une voyageuse, mais d’un témoin.
Un témoin méticuleux, attentif aux moindres détails :
le tremblement d’une main au moment d’une signature,
l’odeur âcre d’une ville avant la tempête,
le silence pesant qui précède une décision fatale.
Tout ce que les livres n’avaient pas su ou voulu raconter, elle devrait le rapporter.
Mais le passé n’était qu’une partie de la mission.
Les horloges lui avaient aussi montré des éclats d’avenir :
des océans qui avalaient des continents,
des forêts réduites à des cendres,
des foules muettes sous un ciel sans oiseaux.
Ces visions n’étaient pas des prophéties immuables : elles étaient des avertissements.
Et si elle revenait en 2025, ce serait pour prévenir, pour dire : « J’ai vu ce qui vient ».
Elle sentit alors le lien invisible entre les époques :
les erreurs d’hier nourrissaient les drames de demain.
Les mêmes choix, les mêmes aveuglements, répétés sous d’autres visages.
Sa mission était claire : faire entendre ces échos avant qu’il ne soit trop tard.
Un souffle chaud parcourut le couloir.
Devant elle, une porte se dessina, vibrante de lumière.
Elle sut que le premier voyage commençait.
Elle inspira profondément, resserra sa prise sur le parapluie, et franchit le seuil.
Derrière elle, le couloir se referma, comme si le temps lui-même retenait son souffle.
⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Chapitre 3 ⋄ ⎯⎯⎯
⛧ Interlude 3 — Les Portes des Siècles
Le couloir se tait.
Les horloges suspendent leur chant, comme si le temps retenait son souffle.
Devant Elara, les portes se dressent, hautes et anciennes, chacune gravée d’ombres et de lumières.
L’une d’elles palpite d’une lueur dorée, mais son éclat est traversé de rouge, comme un avertissement.
Un parfum de cire chaude et de poudre flotte déjà dans l’air, mêlé au murmure lointain d’une foule qui gronde.
Les siècles s’ouvrent, et le premier à l’appeler porte un nom gravé dans l’Histoire : 1789.
Là, dans un palais où miroirs et secrets se reflètent à l’infini, le destin d’un trône vacille.
Et dans l’ombre, un détail oublié attend qu’un témoin le voie…
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✨ Chapitre 4 — Voyage 1789 : Ombres sur le Trône
Auteur Augustin GUYOT – 26/08/2025
Les siècles s’ouvrirent comme des portes anciennes.
Un souffle froid, chargé d’odeurs de cire et de poussière, enveloppa Elara.
Sous ses pieds, le parquet craquait d’un son sec, différent de tout ce qu’elle connaissait.
Elle leva les yeux : les murs étaient couverts de tentures lourdes, brodées de lys d’or, et les chandeliers projetaient une lumière vacillante sur les moulures.
Elle savait où elle se trouvait avant même de voir les uniformes : Versailles.
Et pas n’importe quand.
Juillet 1789.
Le murmure des couloirs portait des mots qu’elle avait lus dans les livres : États généraux, Assemblée nationale, prise de la Bastille.
Mais ici, ce n’étaient pas des lignes imprimées : c’était la rumeur vivante, haletante, qui se glissait sous les portes.
Elle avança, invisible aux yeux des courtisans qui passaient, perruques poudrées et visages tendus.
Elle nota la pâleur de certains, la sueur sur les tempes, les regards fuyants.
Dans la Galerie des Glaces, les reflets semblaient déformer les silhouettes, comme si le palais lui-même hésitait entre grandeur et effondrement.
Un groupe de ministres sortit précipitamment d’une antichambre.
Elle reconnut, grâce à ses lectures, le visage sévère de Necker, rappelé au pouvoir quelques jours plus tôt sous la pression du peuple.
Ses lèvres remuaient à peine, mais Elara perçut la tension : il parlait de famine, de dettes, de colère qui grondait à Paris.
Chaque mot sonnait comme un avertissement que personne ne voulait entendre.
Plus loin, derrière une porte entrouverte, elle aperçut Louis XVI, assis, le regard perdu dans un document qu’il ne semblait pas lire.
Ses doigts jouaient machinalement avec le ruban de sa montre à gousset.
Autour de lui, les conseillers parlaient bas, trop bas pour que leurs phrases portent, mais assez fort pour que l’inquiétude s’imprime dans l’air.
Elara comprit que ce moment, invisible aux foules, était un de ces instants où l’Histoire hésite.
Un souffle, un mot, un geste… et tout pouvait basculer.
Elle sentit le parapluie vibrer dans sa main.
Les symboles mélodies pulsaient, comme pour lui dire : Observe bien. Ce que tu vois ici, peu l’ont vu. Et moins encore l’ont compris.
Au loin, un roulement sourd monta, comme un tonnerre étouffé.
Ce n’était pas l’orage : c’était Paris.
Les voix du peuple, encore lointaines, mais déjà irrésistibles.
Et dans ce palais figé, personne ne semblait entendre que le temps, lui, venait de changer de rythme.
La lumière des chandeliers se reflétait sur les dorures du bureau royal, un meuble massif en bois sombre, incrusté de marqueterie fine. Sur le cuir patiné de son plateau, des liasses de documents scellés, un encrier d’argent et une plume encore humide. L’air sentait la cire chaude et le papier ancien.
Elara, dissimulée derrière un lourd rideau de velours, retenait son souffle. Elle n’était pas censée être là.
Louis XVI, le visage fatigué mais les yeux étrangement clairs, se tenait debout, les mains appuyées sur le bureau. Autour de lui, un cercle de ministres, de courtisans et de nobles aux perruques poudrées.
— « Quelles que soient les pertes… qu’importe le prix… il faut soulager le peuple. Annulez les taxes. Ouvrez les greniers. Donnez-leur de quoi vivre. »
Un silence lourd tomba. Puis, presque aussitôt, les protestations fusèrent :
— « Sire, c’est impossible ! » — « Vous ruineriez la Couronne ! » — « Les caisses sont vides, et nos privilèges… »
Les voix se chevauchaient, indignées, effrayées. Elara vit le roi fermer les yeux un instant, comme pour se protéger de cette marée d’opposition. Elle comprit, dans ce geste, qu’il venait de signer sa perte.
La phrase qu’il avait prononcée résonnait encore dans sa tête : « Quelles que soient les pertes… qu’importe le prix… » Elle savait, sans comprendre encore comment, que ces mots reviendraient. Dans d’autres siècles. Dans d’autres bouches. Comme un écho obstiné à travers le temps.
⎯⎯⎯ ⋄ Fin du Chapitre 4 ⋄ ⎯⎯⎯
⛧ Interlude 4 — L’Aube des Échos
Les couloirs se replient sur eux-mêmes, comme si le temps, rassasié de ses propres visions, refermait ses portes une à une.
Les voix du passé s’éloignent, mais leurs murmures persistent, tissant dans l’air une trame invisible. Chaque image, chaque mot entendu, chaque geste observé devient un fil tendu vers un point unique : maintenant.
Elara sent le présent approcher comme on sent l’aube derrière les paupières closes : une lumière qui n’est pas encore là, mais qui brûle déjà.
Les horloges, muettes depuis longtemps, reprennent un battement nouveau : celui des rues encombrées, des écrans qui clignotent, des foules pressées qui ne lèvent plus les yeux vers le ciel.
Et dans ce tumulte, un écho ancien se glisse, discret mais tenace, rappelant que le présent n’est jamais neutre : il est la somme des choix passés et la graine des lendemains.
Bientôt, Elara franchira la dernière porte.
Et derrière elle, ce ne sera plus un palais ou une plaine oubliée, mais un monde qu’elle connaît…
… et qui ne se connaît plus lui-même.
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✨ Chapitre 5 — Le Présent Révélé : L’Écho de 2025
À vous d’écrire la suite
Un livre, mille voix, une seule histoire.
Chapitre 1 : L’Ouverture
Introduction au mystère, Elara découvre le parapluie et le passage.
Chapitre 2 : Les Horloges de la Nuit
Exploration du couloir, révélation de la nature complexe du temps.
Chapitre 3 : Comprendre la Quête
Au cœur du voile du temps, la mission se précise. Elara doit lire entre les lignes des âges, anticiper l’inconnu et prévenir les échos oubliés qui menacent de se briser.
Chapitre 4 : Voyage à 1789 : Ombres sur le Trône
Les siècles s’ouvrent comme des portes anciennes : 1789, théâtre d’ombres et de flammes où le destin du roi vacille. Le passé l’appelle, chargé d’un secret qui pourrait tout changer.
Chapitre 5 : Le Présent Révélé : L’Écho de 2025
Le présent n’est jamais neutre. Il reflète les choix passés et prépare l’aurore. Le murmure de l’agitation moderne rejoint celui des étoiles anciennes.
Chapitre 6 : Aux Temps des Pyramides : Sables Éternels
Sous le soleil brûlant, des pierres dressées racontent un secret millénaire. Les sables cachent des mémoires oubliées, prêtes à jaillir dans la lumière d’Elara.
Chapitre 7 : Les Secrets de Nazca : Figures sur la Terre
Tracées à même le sol, les grandes lignes d’un mystère ancien dressent leur énigme. Chaque géoglyphe contient un appel, un message pour qui sait regarder.
Chapitre 8 : Horizon 2400 : L’Aube des Mondes Nouveaux
Dans un futur lointain se dessinent des horizons inimaginés. Nouvelles étoiles, nouvelles vies, nouvelles quêtes se mêlent à la quête d’Elara au fil des temps.
Chapitre 9 : Argos, le Voyageur : Parallèles Improbables
Entre les mondes, un voyageur sourd aux lois, portant l’ombre et la lumière. Argos tisse des liens entre l’ici et l’ailleurs, là où le possible se mêle à l’improbable.
Chapitre 10 : L’Univers Intérieur : Les Profondeurs Cachées
Sous la surface des êtres et des mondes, un univers secret foisonne. Plonger dans ce cœur secret, c’est rêver un autre cosmos, un écho de mystères enfouis.
Chapitre 11 : La Baguette des Âges : Magie et Destinées
Un instrument ancien s’élève, tissant la magie des temps et des vies. Porté par Elara, il dessine les lignes invisibles du destin, où s’écrivent la fin et le commencement.
Chapitre 12 : Les Jardins Suspendus : L’Éden Oublié
Plongée dans les mystères antiques des merveilles disparues.
Chapitre 13 : Le Phare d’Alexandrie : Lumière sur l’Ombre
Éclaire les secrets d’une lumière guidant les âmes perdues.
Chapitre 14 : Le Colosse de Rhodes : Gardiens de l’Ancien Monde
Entre force et légende, un géant se débat entre passé et présent.
Chapitre 15 : Les Sables de Mars : Rouge Futur
Premiers pas d’Elara dans un monde extraterrestre à l’horizon brûlant.
Chapitre 16 : L’Ombre de la Lune : Mystères d’un Satellite
Exploration du proche cosmos et des secrets lunaires du passé.
Chapitre 17 : La Galaxie Perdue : Voyage au-delà des Étoiles
Expédition vers l’inconnu lointain, frontière ultime des possibles.
Chapitre 18 : Le Temple d’Artémis : Sanctuaire des Âges
Un détour sacré au cœur d’une civilisation disparue.
Chapitre 19 : Le Mausolée d’Halicarnasse : Les Ombres Éternelles
Histoire et mémoire d’un monument funéraire interdit.
Chapitre 20 : Le Retour dans le Temps : Ombres et Répliques
Les paradoxes se resserrent, la boucle se referme.
Chapitre 21 : Le Mystère des Pharaons : Secrets Enterrés
Fouilles dans les tombeaux oubliés, révélations interdites.
Chapitre 22 : Les Jardins d’Étoiles : Un Rêve Cosmique
Des jardins suspendus s’élèvent désormais dans les cieux.
Chapitre 23 : Le Miroir des Époques : Reflets et Réfractions
L’univers intérieur d’Elara comme clef des réalités superposées.
Chapitre 24 : L’Éclipse de Minuit : La Fin d’un Cycle
Le temps s’accélère et menace de s’effondrer.
Chapitre 25 : La Renaissance des Mondes : Nouveaux Départs
Un souffle nouveau traverse le multivers, porteur d’espérance.
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Commentaires
Chers voyageurs de l’imaginaire,
Le Parapluie de l’Exode s’est entrouvert, et déjà les premières étoiles s’en échappent pour tracer les débuts d’une histoire mystérieuse.
Mais ce grimoire n’existe que par vos plumes, vos mots, vos visions.
Vous êtes invités à devenir scribe de l’Exode : poète, rêveur, conteur d’ombre ou bâtisseur d’épopées… chacun d’entre vous peut écrire une nouvelle page.
Qu’il s’agisse d’un vers, d’un souffle poétique, d’un retournement inattendu ou d’une révélation flamboyante, votre contribution donnera vie à la légende.
📜 Pour participer, il vous suffit de déposer votre paragraphe via ce formulaire de contact.
Chaque texte sera intégré au grand récit collectif, signé de votre pseudo et de la date, pour que le grimoire garde la trace de votre passage.
Alors, oserez-vous ouvrir à votre tour le parapluie d’Elara et révéler ce qu’il cache encore dans ses plis étoilés ?
— Le Gardien du Grimoire